Seafood Age : les coproduits au service du Bien vieillir

Publié le 02/09/2021

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En Bretagne, les industries agroalimentaires génèrent, à elles seules, 1,4 million de tonnes* de déchets et résidus organiques, qui proviennent majoritairement des abattoirs (52%)*, de l’industrie laitière (25%)* et des fruits et légumes (11%)*. Un véritable challenge en termes de lutte contre le gaspillage, alors qu’il est désormais obligatoire pour tous les professionnels de trier ses biodéchets, mais aussi en termes de valorisation économique !

Utilisés en alimentation animale, mais aussi humaine, voire en cosmétique, grâce aux biotechnologies, ou valorisés en ressources énergétique ou agronomique, ces coproduits sont une ressource potentielle importante. A plus forte raison, grâce aux innovations technologiques et aux connaissances scientifiques qui en favorisent l’exploitation. Seafood Age en est un exemple via un projet de coopération européenne.

Les coproduits de la mer

La filière Mer bretonne génère à elle seule près de 40 000 tonnes** de coproduits. Après opérations de filetage, découpe ou étêtage, seuls 50%*** des poissons capturés ou élevés finissent dans l’assiette du consommateur. Pourtant, têtes, arêtes ou peaux, non consommées directement par l’homme, sont riches en protéines, lipides, minéraux et autres molécules précieuses. De nombreux projets d’innovation se déploient en Bretagne, les uns portés par des entreprises, d’autres par des acteurs de la recherche, de la caractérisation de nouvelles méthodes de valorisation, au développement de nouveaux produits, en passant par l’identification d’actifs et de molécules d’intérêt.

Sea Food Age : un projet européen pour bien vieillir

L’entreprise Abyss Ingrédients, positionnée sur le domaine des compléments alimentaires participe, avec la Technopole Quimper-Cornouaille à un projet de coopération européenne dénommé Seafood Age. Piloté par l’Agence de Recherche Scientifique espagnole, il réunit 14 partenaires des pays Atlantique : centres de recherche, institutions publiques, entreprises et société civile. Le projet explore des solutions en nutrition/santé en faveur du « bien vieillir » via l’utilisation de coproduits marins. Car la nutrition est un facteur clef d’un vieillissement harmonieux, aux côtés des activités physiques et sociales. Et le vieillissement est un enjeu majeur : on prévoit que les plus de 65 ans représenteront près de 30% de la population d’ici 2050**** en Europe. Il s’agit de concevoir des produits alimentaires « prêts à consommer » durables, plus sûrs et de haute qualité.

De la création d’une matière première brute à partir des coproduits (têtes, peau,…) à la formulation d’ingrédients à hautes propriétés de santé (anti-obésité, antidiabétique, antioxydante) pour aboutir à un produit de type filet avec une sauce, le chemin n’est pas tout tracé. Avant d’être testés auprès de potentiels consommateurs, de nombreuses recherches sont en cours au sein des laboratoires impliqués dans le projet, ciblant notamment des espèces comme le maquereau, le grondin, le merlan ou le tacaud.

Développer une pratique vertueuse

La Technopole Quimper-Cornouaille coordonne le transfert de connaissances entre les partenaires publics et privés, point clé pour mettre de l’huile dans les rouages et renforcer l’innovation. La Cornouaille a l’avantage de compter tous les maillons de la filière, du produit de la mer à sa transformation. L’enjeu pour les entreprises agroalimentaires, notamment les conserveries, est d’optimiser leurs process et de réduire leurs déchets pour valoriser à 100% la matière première. C’est tout l’intérêt de ce type de projet partenarial pour développer des pratiques vertueuses.

Les coproduits représentent un énorme potentiel en matière d’innovation. Leur valorisation emprunte encore des voies majoritairement en alimentation animale, peu génératrices de valeur ajoutée. D’autres voies sont prometteuses qui nécessitent plus de temps et d’investissements R&D, mais plus intéressantes, tant d’un point de vue économique qu’en matière de notoriété et de durabilité.

Sources :

* Capbiotek, 2016 d’après PBE (enquête de 2006) INSEE/SSP/Agreste (enquête de 2008) Ademe 1994, 2002, 2012

** P. Bourseau, Projet Gestion Durable 2008-2011

*** Dumay 2006

****Eurostat

Ce texte a été rédigé pour le 1er Carnet de Tendances qui sera mis en ligne et édité par Finistère 360 !

Plus d’info sur les coproduits et les biotechnologies 

Rédaction : Rozenn Le Vaillant de la Technopole Quimper-Cornouaille avec Dominique Pennec, Quimper Cornouaille Développement

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