[AG ABEA] Emploi et environnement
L’ABEA tenait son Assemblée Générale début juillet à Guidel. L’occasion pour Olivier Clanchin, son Président, de rappeler les enjeux actuels en terme de souveraineté alimentaire. Car du Covid, à la guerre en Ukraine, en passant par les changements climatiques, l’agroalimentaire est fragilisée par l’augmentation du coût des matières premières. Si le secteur a l’appui de l’ANIA (Association Nationale des Industrie Agroalimentaires) pour le représenter et le défendre, les discussions autour d’Egalim sont un combat entre la nécessité d’une rémunération correcte des agriculteurs, en amont, et la GMS regroupée en centrales puissantes, en aval. Alors que nourrir est une belle mission, qui passe par la transformation et l’innovation, comme l’a rappelé le directeur de l’ANIA !
Urgence et transitions…
Olivier Clanchin a lancé un plaidoyer pour une transition alimentaire qui innove avec les transitions numériques et sociétales, et pour maintenir la biodiversité, en passant d’une économie linéaire à une économie circulaire, créatrice de plus de valeur ! Et il reste une certitude en ces temps mouvementés : poursuivre la lutte contre le réchauffement climatique et produire de manière durable. Mais l’urgence climatique n’exclut pas, selon Jean Ollivro, Président du think tank Bretagne Prospective, grand témoin de cette AG, de prendre le temps nécessaire de la réflexion. Car, si la décision doit être un couperet, il faut retrouver la notion de temps long, surtout en ces périodes d’urgence constante à tous niveaux. André Sergent, Président de la Chambre d’Agriculture en appelle, quant à lui, à parler de transitions plutôt que d’urgence avec en ligne de mire la souveraineté alimentaire, mais également énergétique, soulignant l’importance des liens entre agriculteurs et agroalimentaire …
L’emploi dans l’agroalimentaire
Parce que la souveraineté alimentaire passe aussi par l’emploi, l’ABEA a rappelé que l’agroalimentaire en Bretagne est un acteur puissant, car le premier secteur industriel avec 1100 entreprises et plus de 70 000 salariés, qui nourrissent 1 français sur 3 ! Mais, avec un taux de chômage faible, le recrutement est aujourd’hui plus compliqué et 60 % des projets sont jugés difficiles. L’agroalimentaire subit toujours des préjugés : conditions de travail difficiles, travail dans le froid, bas salaires… alors que beaucoup d’entreprises sont sur tous les fronts pour améliorer les conditions de travail dans leurs usines. Pour les appuyer, des actions sont menées au niveau national par l’ANIA et les ARIA, mais aussi par les acteurs locaux, tels Pôle Emploi ou l’IFRIA et avec l’appui de la Région via sa Vice-présidente en charge de l’emploi et de la formation, Forough Dadkhah.
L’attractivité des métiers
A noter, à titre d’exemples, trois actions d’ores et déjà prévues :
- Une étude de l’attractivité de la filière, qui doit aboutir en 2023, et qui permettra de partager des éléments factuels face aux idées reçues et au regard des attentes sociétales, sur les ressources humaines, l’emploi, les rémunérations… ;
- La Semaine nationale de l’emploi agroalimentaire du 14 au 18 novembre, qui a pour objectif de rendre visibles les opportunités de carrière pour les jeunes qui ne pensent pas à l’agroalimentaire ;
- La communication positive sur la filière et les métiers : 4 nouvelles vidéos sont prévues pour mai 2023, ainsi qu’une vidéo de la filière, pour compléter les 45 vidéos de l’ANIA qui présentent les métiers à travers les témoignages de salariés de différents secteurs activité.
Les transitions environnementales
L’enjeu majeur qui était le leitmotiv de cette AG portait sur l’environnement et les transitions nécessaires. Elle a fait l’objet d’ateliers de partage d’expériences et l’ABEA a présenté deux des projets qu’elle mène avec les entreprises adhérentes sur l’usage de l’eau et la décarbonation. L’eau qui se raréfie est une préoccupation pour toutes les entreprises agroalimentaires, ce qui implique de l’utiliser de la manière la plus efficace possible. A ce titre a été créé le programme régional de pilotage de l’eau Ecod’O, né dans le Morbihan, et qui propose des diagnostics gratuits et un accompagnement pour progresser sur les économies, dont l’objectif est de 10%. Le programme REUSE a lui un objectif plus élevé de l’ordre de 20%, ce qui représente 800 piscines olympiques, par la réutilisation des eaux des process pour le nettoyage. Restent des blocages réglementaires, que le partenariat avec la SAUR a pour objectif de lever…
La décarbonation
Enfin, en termes d’impact sur l’environnement, toutes les pistes doivent être explorées : l’avenir est à l’éco-conception et à une trajectoire bas-carbone. Chaque entreprise qu’elle soit petite ou grande peut profiter du collectif de l’ABEA pour un accompagnement individuel. Olivier Clanchin invite également les entreprises à participer à la prochaine convention climatique des entreprises pour le climat – Ouest, qui vise à accompagner les entreprises vers une économie régénérative et pour participer à la transition du territoire. Un nouveau programme démarre en novembre 2022 pour aller jusqu’à juillet 2023.
Renseignements sur cec-impact.org et auprès de Armelle DU PELOUX armelle@cec-impact.org 06.62.09.77.47 Alexandre CHRETIEN alexandre@cec-impact.org 06.24.13.38.95
Venez également vous inspirer à la conférence ialys organisée par la Technopole Quimper Cornouaille le jeudi 6 octobre, sur une économie bas carbone et résiliente face aux changements climatiques.